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Dossiers réalisés par les élèves de 1ère 
de l'option musique en 2003 / 2004
Le quatuor à cordes
Le romantisme
Du guide-chant au clavier midi

 
 
 
 
 
 
 
 

Le quatuor à cordes
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Le quatuor a cordes occupe une place importante dans la musique savante occidentale.
Cependant sa structure n’a été acquise qu’après le travail de plusieurs générations de musiciens.
Tous les grands compositeurs en ont écrit au moins un, car cette forme nécessite une haute connaissance musicale. Pour une grande part d’entre eux, c’est un morceau montrant l’apogée de leur savoir, et par conséquent c’est une de leurs oeuvres les plus célèbres.
Au cours du temps, cette formation a toujours gardé un côté intimiste.
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I Composition du quatuor à cordes

Le quatuor est composé de: 
          - 2 violons (violon 1 et violon 2)
          - 1 alto
          - 1 violoncelle

Exeption faite de la contrebasse, il est basé sur les mêmes instruments que les groupes de cordes des orchestres. 
Cette structure permet de couvrir parfaitement l’espace sonore, des aigus aux graves. 
De plus, le faible nombre d’ instruments et l’homogénéité des timbres donnent au quatuor un côté intimiste.

Ci-dessous, nous voyons la tessiture des divers
instruments constituant le quatuor sur une portée.
On comprend donc l’utilisation différente des
instruments selon la hauteur de ses notes.
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II. Naissance du quatuor à cordes

Le quatuor dans sa forme définitive a mis plusieurs siècles pour apparaître.
La musique de chambre, comme toutes les formes instrumentales, a son origine dans les transcriptions des œuvres vocales. 
Pendant longtemps, jusqu’à Haydn, c’est le trio qui domine les compositions de musique de chambre.

Au XVIème siècle, apparaissent les quatuors de violes ou pour violons. Leur principe est d’associer 4 instruments de tessitures différentes mais complémentaires (1 aigu, 2 médiums et un grave).Ceci établit un “esprit de quatuor” caractérisé par l’homogénéité des timbres, l’égalité entre les partenaires et leur dialogue constant.
D’autres formations sont essayées à la même époque dont le "concert brisé" qui consiste à associer 3 instruments à cordes et 1 instrument à vent. On obtient ainsi une variété de sonorités.

Au XVIIème siècle, seule la première structure est retenue. Il y a donc les quatuors de violes où s’illustre l’école anglaise, et les quatuors pour violons qui sont plus en vogue en Italie. C’est dans ce pays qu’il y a le plus d’intérêt pour le violon, qui n’est pas encore tout à fait au point.
D’autres structures à 5 instruments notamment seront abandonnées au profit des 4 instruments du quatuor.
Grâce au rayonnement artistique de l’Italie, le quatuor pour violons va prendre de l’ampleur.

C’est au XVIIIème siècle avec Haydn que le quatuor prend sa structure définitive de 2 violons, 1 alto et 1 violoncelle.
Haydn est l’un des fondateurs du quatuor, domaine où il excellait (il en a écrit 77 qui sont presque tous des chefs-d'œuvres). Il n’a pas inventé le genre mais il lui a conféré ses titres de noblesse. Il a fixé la technique, l’esprit ; et c’est grâce à lui que le quatuor a supplanté le trio qui jusqu’à lui était la forme par excellence de musique de chambre. 

Le premier quatuor à cordes de Haydn date de 1750. Un groupe d’amateurs invita haydn à venir à Weinzirl pour y composer ds œuvres qu’on devait exécuter sur l’heure. Sous le nom de divertissements nocturnes et cassations, il écrivit 18 compositions dont plusieurs quatuors comprenant deux menuets en plus des trois mouvements habituels : il s’agit là sans doutes des trois premières séries de ses quatuors.
Haydn dans la série des quatuors opus 20 a mis, chose unique, plusieurs fugues qui suivent ou précédent des mouvements lents. Dans son quatuor l’Empereur, il écrit des variations sur un chant autrichien qui deviendra l’hymne allemand. 

Au même moment, Boccherini écrit des quatuors plus proches de ceux de Mozart par leur abandon lyrique que de ceux de Haydn qui dont à la fois plus caustiques et plus rafinés.

Depuis l’époque classique, la structure du quatuor adopte le plus souvent la forme et la structure d'une sonate :
- 1er mouvement : allegro forme sonate
- 2ème mouvement : lent forme lied (parfois thème et variations)
- 3ème mouvement : menuet
- 4ème mouvement : rondo ou rondo-sonate


 

III. Evolution du quatuor à travers quelques exemples

Nous allons nous pencher sur quelques 4ors qui nous semblent caractéristiques.
Mais bien entendu, beaucoup d’autres compositeurs ont écrit des quatuors célébres, tels Brahms, Schubert… 

Quatuor des dissonances de Mozart 
Mozart (1756-1791) est le représentant de la période classique, de par son habileté à manier le langage tonal et la finesse de son écriture. Il est très en avance sur son temps, et on peut le voir ici car il crée un quatuor qu’il nomme « des dissonances », et qui paraîtra donc inaudible à beaucoup de gens.
Dans l’ extrait, on entend bien les voix entrer. Tout d’abord le violoncelle, l’alto, le violon 2 et enfin le premier violon. Lorsque les trois premiers instruments jouent leurs notes et la tiennent, tout nous semble consonant. C’est quand le violon 1 fait son entrée que l’on sent que sa note ne correspond pas à l’accord joué par les autres instruments.


Quatuor de Beethoven n° 4 
Beethoven (1770-1827) est un grand compositeur, qui servit de charnière entre les époques  classique et romantique. C’est pour cela que ses œuvres, encore pourvues d’une délicatesse mozartienne, contiennent néanmoins des enchaînements harmoniques plus osés et une dimension orchestrale plus imprtante. L’extrait analysé nous en fait une démonstration.
Tout d’abord, des les premières mesures, le climat est intense et dramatique. Ce dernier est engendré par un ostinato (répétition d’un rythme) de croches au violoncelle, et par des accents, qui font avancer le morceau. Ces accents provoquent dans ce premier thème des élans et donnent du rythme et une allure. Dans ce quatuor les instruments ont chacun leurs tâches précises.
Le deuxième thème ressemble au premier, mais, en l’absence de ces accents, il n’a aucune allure dramatique. C’est pour cela que, malgré une ressemblance des notes, il nous paraît complétement différent, beaucoup plus coulant et mélodique.
En général comme dans ce quatuor, Beethoven donne à ses compositions une dynamique particulière, comme ici, grâce aux accents qui conduisent le discours.

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Quatuor de Debussy 
Debussy (1862-1918) appartient à la période post romantique, c’est à dire à l’époque où les compositeurs cherchaient leur inspiration à travers le folklore et les musiques étrangères (orients, Espagne, chine…). Le compositeur utilise beaucoup les timbres des instruments, comme nous l’écoutons. Par exemple, lors de cette extrait, on distingue l’utilisation du pizzicato, c’est à dire qu’au lieu d’utiliser son archet l’interprète pince les cordes. Cela engendre un son beaucoup plus doux, ressemblant plus à une harpe par exemple.
De plus, on remarque que les voix sont parfois en homorythmie, et que les mélodies sont parfois dans la partie du violoncelle, ce qui était très rare dans les périodes précédentes.
On se rend compte que Debussy nous plonge complétement dans un autre univers.


Quatuor de Ravel
Ravel (1875- 1937) fait lui aussi partie de l’époque post romantique. Son quatuor a été réalisé dix ans après celui de Debussy, et, en l’écoutant, on se rend compte de leur similitude.
Là aussi les modes (gammes venues d’ailleurs) sont très souvent usités, et le compositeur joue beaucoup sur les timbres. D’ailleurs, il y a aussi les cordes en pizzicato, et cela ressemble beaucoucp au quatuor de Debussy. Les mouvements sont organisés comme celui de son contemporain : allegro, vif, lent et agité. A quelques nuances près les allures correspondent.

Berg et ses quatuors
Berg (1885-1935) est un compositeur post romantique, mais qui connu les débuts de l’époque contemporaine. Toutes ses œuvres sont pourvues d’une profonde expressivité, atteignant presque un lyrisme très important. Dans son quatuor, Berg mélange le langage tonal, sériel et dodécaphiniste, c’est à dire qu’il y a une grande originalité au niveau des mélodies. En entendant ses quatuors, on a l’impression qu’un gigantesque orchestre joue, tellement Berg exploite profondément les sonorités des quatre instruments. Au contraire parfois, les passages sont délicats et d’une finesse inouïe.

Bartok, un nouveau mode de jeu du quatuor
Bartok (1881-1945) appartient à la même génération que Berg. Il arrive à lier les inspirations de la musique populaire, particulièrement hongroise, sa nationalité, avec la musique dite « savante ». Lorsqu’on écoute ses quatuors (et le deuxième plus précisément) on se rend compte que le thème joue sur des motifs répétés à tous les instruments. Il y a un côté dramatique dès les premières notes, dû à la tessiture des instruments (le violoncelle joue dans son extrême aigu). De plus ses œuvres sont souvent très rythmées et correspondent à son caractère instable et contrasté. Les instruments sont vraiment utilisés avec leurs caractères rythmique, ce qui donne à ses œuvres une originalité nouvelle.

Quatuor de Ligeti 
Ligeti (1923-) appartient à la période contemporaine. Son quatuor joue avec les timbres. Il utilise la plupart du temps le langage sériel et dodécaphonique. Dans cette œuvre il joue énormément sur les timbres, les contrastes… Lui aussi crée des œuvres étranges, qui innovent  et boulversent les quatuors déjà existant. Mais les mots ne peuvent exprimer ce que les oreilles entendent…


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Conclusion

Au cours de ce dossier, nous avons vu que la tessiture du quatuor à cordes s’étale sur une grande étendue de notes. De plus, sa forme et son mode de jeu ont évolué, pour aboutir, de nos jours, à des quatuors très différents des premiers, qui eux datent de l’époque classique, avec Haydn.
Le quatuor, petite formation, devait continuer à inventer de nouveaux modes de jeu pour être toujours intéressant. Par exemple, à partir du XXème siècle, les cordes jouèrent « con legno » , c’est à dire avec le bois de l’archet, « sul tasto » (sur la touche de l’instrument), provoquant un son détimbré, ou  « sul ponticello », c’est à dire sur le chevalet, engendrant un son très timbré. 
Ligeti ou Bartok s’en sont énormément servi, pour continuer d’explorer cette formation aux capacités semblant limitées mais qui oblige ainsi les compositeurs à donner le meilleur d'eux-mêmes et à composer des merveilles.

Dossier réalisé par Yann, Méghann et Floriane
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Le romantisme
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Introduction

Nous allons traiter le mouvement romantique qui unit poètes, peintres et musiciens de cette époque qui rassemblent leurs forces pour capter et communiquer des vérités supérieurs dont le nationalisme de l’Europe des lumières n’a pu fournir les clés.
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I Définition du Romantisme 

   C’est un courant musical, artistique, littéraire de la fin du XVIIIème siècle au début du XIXème siècle. C’est l’expression du « moi », la valorisation des sentiments personnels. Il remet en question les règles favorisant la liberté de l’individu.
   C’est un état d’esprit, une mentalité jeune, audacieuse, conquérante ; c’est une réalité.
« Le Romantisme c’est une réalité » Victor Hugo.

Extrait d’un trio en Do mineur du Schubert


 

II La musique romantique

a) Historique

    Le Romantisme s’étend sur les trois premiers quarts du XIXème siècle. Il suit la période classique et précède la période Post-romantique. Il se développe tout d’abord en Allemagne puis va s’étendre dans toute l’Europe.
    Ce mouvement apparaît avec la libéralisation de l’individu et la déclaration des droits de l’homme. Il s’oppose à l’esprit des lumières et au classicisme musicale. Ce changement entre l’époque Classique et l’époque Romantique et venu à cause de différents facteurs : 
· Tout d’abord la libéralisation des compositeurs qui ne sont plus et qui ne veulent plus être au service du mescena des classes aisées, ils travaillent désormais pour eux.
· Les compositeurs peuvent enfin exprimer leur propres sentiments.
· Et enfin, la musique romantique s’adresse à un champ plus large de personnes par le biais de concerts publics.

Extrait de Heidenröslen de Schubert et Goethe (chanté par les élèves)

b) caractéristiques

- Le langage : 
   Il est tonal, constitué des modes Majeur et mineur. Ces modes privilégient les accords dissonants et les brusques silences. Les compositeurs ont recourt à la modulation à l’aide des tons relatifs et des tons voisins.

- L’orchestre :
    L’époque romantique voit l’orchestre se développer considérablement. A l’orchestre initial (classique) constitué de cordes, de vents et de bois, on y ajoute les cuivres pour le volume sonore et l’expressivité mélancolique. Ainsi que quelques percussions. On voit aussi se développer une mise en valeur virtuose d’un instrument soliste qui est pour une grande majorité le piano choisi pour ses possibilités polyphoniques ( ex : Concertos, Sonates, musiques de chambre.....)

Orchestre symphonique de Genève
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- Les thèmes : 
   Les thèmes abordés sont la LIBERTE, les héros, la nature, la raison, l’irrationnel, le mystère, les ténèbres, l’obsession et la souffrance...

c) Le développement de ce style musical en Europe

   L’ Allemagne est le point de départ du romantisme grâce à Beethoven qui l’amorce. Ce pays est un des centres de ce courant musical qui se développe ensuite dans toute l’Europe mais avec une influence moins présente ( ex : la France reste modérée par rapport à ce courant).

   Donc, tous ces paramètres ont pour objectif l’expressivité, la valorisation des sentiments qui sont l’essence du romantisme. Ainsi que sont point de départ.

d) Les compositeurs

    Les idées romantiques marquèrent la pensée des compositeurs tout au long du XIXème siècles et certains compositeurs y pensaient même déjà à l’époque classique.

   Les trois figures majeures du romantisme sont Beethoven, Berlioz (en France) et Wagner : le premier l’ouvre, le second le développe et le dernier le clôt.

Beethoven.    Berlioz.  Wagner.
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   Mais, il y a aussi eu Schumann, Chopin, Brahms, Schubert........
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III Les autres arts

Parallèlement au romantisme musicale se développe aussi le romantisme artistique et littéraire.

    Au niveau artistique et littéraire, le principe romantique est le même qu’au niveau musicale. C’est à dire l’expressivité, l’apologie du « moi » et l’expression des sentiments personnels.
   Comme exemples d’écrivains romantiques nous pouvons citer Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau avec « les confessions » et pour le romantisme artistique nous citerons Francisco Goya (peintre espagnol) avec par exemple « le 3 mai 1808 » où il décrit avec son pinceau les horreurs de la guerre et en France Eugène Delacroix.

« A peine pûmes-nous attendre que nous fussions seuls pour commencer nos éclats de rire, et j'avoue qu'ils me reprennent encore en y pensant, car l'on ne saurait imaginer une espièglerie mieux soutenue et plus heureuse. » extrait des confession (livre 3ème) de Rousseau ou l’on sent bien l’expression des sentiments.

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 « le 3 mai 1808 »par Francisco Goya
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Conclusion

   Le romantisme qui dure pendant trois quart de siècle réuni trois formes artistiques différentes dans le même esprit des émotions, de soi même et dans la liberté d’expression. Nous remarquons qu’en France c’est surtout l’art littéraire qui sera le plus touché par ce mouvement et en Allemagne ce sera l’art musical. Le romantisme ouvre une nouvelle porte vers la liberté musicale et les nouveaux genres musicaux selon les goûts des compositeurs.

Extrait du concerto pour piano en Do m de Beethoven

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Dossier réalisé par Lucile, Cassia, Alexandre et Julie
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Du guide-chant au clavier midi
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Nous allons étudier l’évolution des claviers à travers le temps. Mais, il faut d’abord bien comprendre ce qu’est un clavier, et ce que sont les notes qui le composent.
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Clavier et notes

Un clavier est, en réalité, un intermédiaire entre les mains d’un musicien, et le son que l’instrument produit. Les touches sont disposées de manière à s’adapter à la position naturelle de l’Homme : horizontalité, espacement des touches entre elles etc…
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Le nom des notes de musique, à savoir Ut (do), ré, mi, fa, sol, la, si, do, proviennent de l’époque des Modes Grégoriens. En effet, elles étaient les premières syllabes d’un chant Grégorien. Les touches du clavier ont donc été conçues pour ces modes, il y a 7 touches (notes) blanches, qui sont les principales, et 5 touches noires, qui permettent de moduler.
Nous devons donc notre gamme actuelle aux chants Grégoriens !

L’octave est naturel. Si l’on prend une note (exemple do), le do à l’octave haut dessus correspond en fait, à une multiplication par deux de la fréquence du son. Par conséquent, si l’on choisit toujours le même do, et que l’on prend le do une octave en dessous, la fréquence produite par le son de la note, sera, alors, divisée par deux !

Le découpage en demis tons, est subjectif. C’est l’Homme qui a choisit cette scission. Dans beaucoup de gammes notamment orientales, on trouve des découpages par tiers de tons ou même quart de tons. Nos claviers, ne nous permettent que les demis tons !
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Le clavecin

Le clavecin est un instrument à cordes pincées. Il peut être considéré comme l’ancêtre du piano, quoique les mécanismes soient très différents. Il est joué par le claveciniste à l’aide d’un ou de plusieurs claviers (deux, rarement trois), qui, par un mécanisme précis, vont pincer les cordes afin de les faire vibrer. Le clavecin, instrument prestigieux à l’époque baroque, a été presque complètement délaissé et oublié pendant tout le 19eme siècle ; sa réapparition progressive pendant le 20eme s’apparente à une véritable résurection.

Le clavecin stricto sensu a grossièrement la forme d’un triangle rectangle affectant l’aspect d’une aile d’oiseau disposée horizontalement. Le ou les claviers sont placés sur le petit côté de l’angle droit. A gauche (du côté des notes basses), la caisse est rectiligne : cette paroi s’appelle l’échine. A droite (du côté des notes aiguës constituant l’ « hypoténuse »), la paroi est concave (c’est l’éclisse courbe) et elle rejoint l’échine par une queue ou pointe rectiligne ou convexe. On peut rapprocher cette forme à celle du piano à queue, le clavecin étant moins massif et surtout moins large du fait de son étendue qui en couvre guère plus de cinq octaves. Il est aussi beaucoup moins lourd car toute la structure est en bois, sans cadre métallique sauf dans les clavecins de la première partie du 20eme siècle.
Les cordes, à raison d’une seule note par registre (à la différence du piano), sont fines, en fer, en laiton ou en cuivre, et disposées dans le sens de la plus grande longueur (du clavier vers la pointe). Les vibrations des cordes sont transmises à la table d’harmonie qui joue le rôle d’un résonateur et qui consiste en une lame de bois (épicéa ou cyprès) très fine (2,3 millimètres) qui occupe presque toute la surface de l’instrument.

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La forme du clavecin provient directement de la longueur des cordes, et si toutes étaient de même matière, de même section et soumises à la même tension, les pointes d’accroche seraient disposées suivant une courbe exponentielle : L’instrument serait très long. Pour palier cela, on fait varier la matière et la section des cordes de l’aigu (cordes en fer de petit diamètre) vers le grave (cordes en cuivre de plus gros diamètre). L’augmentation du diamètre est encore plus rapide vers le grave, car c’est là que le problème de longueur devient important ; de ce fait, vers les graves, le chevalet est incurvé en sens inverse ou  fortement coudé.
Le clavecin est surmonté d’un couvercle en une ou deux parties articulées à l’échine, qui se soulève latéralement lorsqu’on en joue. Le couvercle est maintenu en position ouverte par un simple tige de bois non fixée à l’instrument appelée la béquille. IL est destiné à protéger de la poussière et des chocs la table d’harmonie et les cordes qui sont très fragiles. Par ailleurs, un panneau amovible (le portillon ), peut venir enfermer complètement le clavier.
Chez les Flamands  et les Français, la table d’harmonie est le plus souvent décorée de façon fastueuse de motifs floraux d’insectes, d’oiseaux, etc. alors que les Italiens et les Anglais préfèrent le bois brut. La décoration de la caisse diffère aussi selon les traditions. En Italie on préfère les moulures, sculptures, gravures, peintures avec incrustation de métaux précieux, en Flandre on utilise des papiers peints avec arabesque et motifs géométriques, en France, le clavecin est un élément important de décoration des maisons nobles et bourgeoises et comporte donc des parures de luxe, en Angleterre, on privilégie l’ébénisterie et enfin en Allemagne, les influences des autres pays se superposent.

A l’époque baroque, mis à part les instruments anglais tardifs, le clavecin ne comporte pas de pédales. Si elles existent, elles servent au changement de registres et autres mécanismes expressifs. Les clavecins français, pour cette fonction, utilisaient plutôt des genouillères. Les pédales ont été à l’honneur au début de la renaissance du clavecin vers 1900.
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L’orgue 

Historique de l’Orgue :

L’Orgue est le premier instrument à vent mentionné dans la bible, mais le plus ancien d’entre eux date de plus de 200 ans avant J-C. Fabriqués en Égypte, ils étaient constitués par une sorte de grande flûte de Pan, munie d’un clavier rudimentaire, et d’un système analogue à la presse hydraulique qui fournissait l’air sous pression, nécessaire à son fonctionnement.

Dans l’histoire occidentale, c’est au dixième siècle, que l’Orgue est reconnu. On en distingue alors deux sortes : les « positifs » dont l’installation était fixe, sur des pieds appropriés, et les « portatifs » qui pouvaient être joués dans une procession ou posés sur une table. Mais l’Orgue connaît son essor entre le 11eme et le 13emme siècle, où de nouvelles technologies lui sont appropriées. Répartition des tuyaux en « jeux » (certains sur plusieurs rangs), augmentation du nombre de touches, et surtout, introduction de l’instrument dans les églises, où il y trouvera une place sans pareils. Mais le Clavecin ne cesse d’évoluer, et pour cause, l’apparition du clavier à pédales (ou pédalier), et l’invention des principaux jeux d’anches ( lames de métal dont les vibrations sont le principe sonore de l’Orgue. Les premières œuvres écrites spécifiquement pour l’Orgue voient le jour, en Angleterre ( 14eme). De grands Orgues sont alors construits, allant parfois jusqu’à deux mille tuyaux, trois claviers plus le pédalier. Au 16eme siècle, de nombreux jeux apparaissent comme les jeux de bouches. Premiers « sommiers » à « registres » et « gravures »(voir fonctionnement ci-après), et agrandissement des claviers (4octaves). Au 17eme, Paraît l’adjonction d’un cinquième clavier manuel (bombarde), et l’invention de la « boîte expressive » dans laquelle sont enfermés les tuyaux du « positif ». Le 19eme siècle, apporte de nouveaux moyens techniques à l’Orgue, puisqu’on y trouve des leviers pneumatiques, application de l’électricité à la soufflerie puis aux commandes, et toujousr une augmentation du nombre de touches (5octaves) et de claviers.
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Le fonctionnement :

 >>> L’alimentation en air :
L’Orgue est avant tout un instrument à vent, voici donc le mécanisme qui permet son alimentation.
De nos jours, c’est un ventilateur électrique, qui accumule de l’air sous pression dans un « soufflet » rectangulaire dont les côtés extensibles, comportent des plis en peau. On pourrait donc l’accaparer à un accordéon placé verticalement.
La table supérieure est donc mobile, ce sont des poids disposés dessus, qui règlent la pression d’air dans ce réservoir. Dans son mouvement de descente, la table commande une sorte de sous pape, la boîte à rideau, qui introduit la quantité d’ai appropriée pour reconstituer la reserve de « vent ».

 >>> Le sommier :
Un Orgue à tuyaux, comme son nom l’indique, comporte un nombre plus ou moins élevé de tuyaux, donnant chacun une note de hauteur définie (plus ou moins grave) avec des caractéristiques choisies de timbres et d’amplitude sonore.
Ils sont, pour la plupart, posés sur les sommiers, qui sont des caisses rectangulaires en bois percées de trous sur le dessus permettant leur implantation. Certains de ces tuyaux, sont de grosse taille, et sont donc postés, c’est-à-dire raccordés aux sommiers par des conduits d’air, les postages. Le sommier est en réalité un système relativement complexe, composé de quatre éléments : la laye, les gravures, la table, registres et chapes, et enfin le faux sommier et buffet.
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On peut donc dire que l’Orgue est un clavier qui à traversé une grande partie de l’Histoire, et qui continue d’exister encore aujourd’hui. Il est, techniquement, un instrument à vent très complexe, qui nécessite une grande compétence d’harmonisation de la part de son utilisateur. C’est un instrument très courrant dans les églises qui y trouve une place importante. Son compositeur principal était Bach.
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Le piano

Historique du piano :

C’est le pianoforte qui est l’ancêtre du piano, prolongement naturel du clavecin par l’invention de ses cordes frappées. Bach l’a boudé, mais Mozart et Haydn l’ont apprécié. Toutefois, il n’a rien à voir avec le piano que l’on connaît aujourd’hui, on peut considérer sa période, de fin 1700 à 1850 environ.

La continuité de ce pianoforte, est le « Hammerfluegel » qui résulte de l’évolution de la mécanique de l’instrument, les marteaux se recouvrent de cuir. C’est le piano de Beethoven par excellence. On peut considérer sa période, de 1800 à 1840 environ.

Le piano « romantique » est l’évolution du pianoforte : des barres de renfort en métal permettent d’augmenter la tension donc la puissance. Il possède des cordes parallèles et des barres métalliques de renfort pour la tension. La mécanique à double-échappement est inventée. Chopin adorait pleyel et Liszt appréciait Erard. On peux considérer sa période de 1840 à 1880/1890.

Le piano « moderne » est l’aboutissement du pianoforte car il possède des cordes croisées, un cadre fonte d’une seule pièce, le fameux double-échappement, un clavier de 7 octaves. Tous les grands pianistes et compositeurs du siècle sa sonorité et son « modernisme ». On peut considérer sa période de 1865 aux années 1945.

Le piano « récent » est l’adaptation de l’instrument piano à l’industrialisation d’après-guerre et de l’explosion du marché mondial du piano. Sa puissance augmente autant que son coût à l’achat, et son esthétique est résolument moderne. On peut considérer sa période de 1950 jusqu’à aujourd’hui.

Fonctionnement :

La mécanique du piano est un ensemble de plusieurs pièces qui fonctionne sur le principe du levier. C’est cette mécanique qui permet à la corde d’entrer en vibration en traduisant l’énergie appliquée à la touche par le doigt lors de la frappe.

 Les touches du clavier :
Le clavier du piano est constitué de 52 touches blanches et de 36 touches noires. Les touches sont des leviers en bois de sapin ou d’épicéa. Elles sont posées sur un châssis vissé sur un plateau, composé d’une barre de balancier, d’une barre d’enfoncement et d’une barre de repos garnie de feutre.

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L’extrémité arrière d’une touche repose sur la barre de repos, s’élève lorsque la touche est enfoncée sur la barre d’enfoncement, et bascule sur la barre de balancier, transmettant ainsi, grâce au pilote vissé sur le bout de la touche, ce mouvement à la mécanique.
Le revêtement des touches est aujourd’hui en plastique, polymère ou résine acrylique, alors qu’autrefois, les touches blanches étaient en ivoire et les noires en bois d’ébène.

 Les marteaux :
Le marteau est en lien direct avec le pianiste, puisque ce dernier lui impose un travail considérable en faisant percuter la corde un nombre incalculable de fois.
Le feutre employé pour la fabrication doit être robuste, fiable, et dense, mais aussi être élastique pour donner des notes douces ou puissantes sans être métalliques.
Le marteau est collé sur un manche en bois de forme spéciale en bois de hêtre. A l’autre extrémité, il est collé dans une noie vissée sur une fourche au moyen d’une platine dans les pianos droits et fixé sur une olive au moyen d’un axe sur les pianos à queue.
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A = garniture de laine 
B = sous garniture en feutre dur
C = âme en bois
D = peau de l’attrape
E = sous feutre d’attrape
F = attrape en bois
G = tige d’attrape
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  Les étouffoirs : 
Il sert à étouffer la vibration de la note lorsqu’on a cessé de l’appuyée. Sur un piano droit, il correspond à une pièce de bois garnie d’un feutre spécial, montée sur une tige insérée dans une lame en bois, vissée au sommier des marteaux au moyen d’une fourche. Il appuie sur les cordes grâce à un ressort en laiton qui assure également son retour au repos sur les cordes.
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 Les chevalets :
Sur un piano droit, c’est une pièce en bois, constituée de plusieurs éléments qui transmettent la force d’attaque de la touche au marteau et qui permet ainsi de produire un son lorsqu’on enfonce une note.
Le bâton d’échappement propulse le marteau vers la corde, puis, à mi-course de la touche, échappe du dessous du marteau, afin de permettre de répéter le mouvement de la touche et donc de répéter le son de la note enfoncée.
Dans la mécanique horizontale d’un piano à queue, le chevalet est équipé d’un ressort spécial et d’un levier amovible qui permettent de doubler le dégagement sous le marteau du bâton d’échappement afin de répéter indéfiniment la note.
C’est ce qu’on appelle le double-échappement qui est inexistant sur les pianos droits. Ce ressort est plus fiable que le mécanisme du piano droit et permet une agilité au touché ainsi qu’une répétition plus fine.
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Autres instruments à claviers

Un autre instrument à clavier connut un succès important dès le XVIIè siècle : l'épinette.
Instrument à cordes pincées et à clavier comme le clavecin, l'épinette s'en distingue cependant par sa forme et la disposition des cordes et des chevalets. En effet,dans le clavecin, les cordes sont parallèles aux touches du clavier et dans leur prolongement. Dans l'épinette, au contraire, elles sont perpendiculaires ou obliques par rapport aux touches.
Il existe trois formes principales d'épinette :
-l'épinette rectangulaire, dont le clavier occupe une partie ou la totalité du grand côté ; 
-l'épinette pentagonale : le clavier est au milieu du grand côté ; 
-l'épinette à côté courbe : le clavier se trouve entre le grand côté et le côté courbe. 
L'on doit rapprocher de l'épinette le virginal (ou virginale), nom sous lequel est connue l'épinette rectangulaire, instrument très en vogue en Angleterre et en Hollande au XVIIè siècle.
Moins coûteuse que le clavecin, plus légère, plus facile à transporter, l'épinette était l'instrument féminin par excellence, en particulier dans les familles de la petite ou moyenne bourgeoisie. C'était aussi un instrument intimiste : en effet, le plectre n'est pas, comme celui du clavecin, un bec de plume,mais une épine, ce qui fait dire à cet infatigable voyageur qu'était Burney que le son de l'épinette était " une égratignure, avec une note au bout ".
D'un son trop ténu pour figurer dans un orchestre contrairement au clavecin, instrument -roi de la basse continue- l'épinette était cependant utilisée pour des concerts privés, comme le montre ce Concert de Valentin de Boulogne, conservé au Louvre, regroupant un alto, une guitare, un chitarrone et une contrebasse. 
D'autres instruments à clavier existaient aux XVIIè et XVIIIè siècles, mais n'ont pas suffisamment inspiré les peintres pour laisser des gravures ou tableaux satisfaisants, tout comme nous l'avions déjà constaté pour les cordophones.

Le clavicorde, que l'on peut considérer comme l'ancêtre du piano, avait déjà bénéficié de notables améliorations depuis le XVIè siècle. La touche était prolongée par une tige de bois munie d'une fiche métallique : quand elle s'abaissait, la pièce de métal venait frapper la corde par-dessous. Le son produit était faible, ce qui faisait dire, non sans humour, " que les apprentis étaient bien aise d'avoir un instrument qui ne fasse pas trop de bruit afin qu'on ne puisse pas trop aisément remarquer leurs fautes ".
Au XVIIIè siècle, des efforts furent faits pour renforcer sa puissance sonore : c'est à cette fin que l'on imagina percuter la corde par un marteau. Ainsi naquit le pianoforte, mais son avènement marque aussi la fin de l'ère baroque. 

Le tympanon, issu de la doucemelle médiévale,ne connut qu'une éphémère popularité. De forme trapézoïdale, il se posait sur un support et l'exécutant frappait les cordes avec deux baguettes de bois au bout légèrement recourbé. L'étendue, de trois octaves à l'origine, fut portée à cinq par le facteur allemand Pantaleon Hebenstreit. Louis XIV, à qui il présenta son instrument en 1705, l'apprécia et l'appela " pantalon " en hommage à son créateur. Mais il ne tarda pas à tomber dans l'oubli, alors que le tympanon, sous sa forme populaire, subsista encore au XVIIIè siècle. 
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Les claviers électroniques

Le format midi :
C’est un format universel qui permet aux musiciens de se transmettre des fichiers sous le même format le plus souvent, ce qui permet une aisance de manipulation. Il permet aussi la communication entre instruments électroniques et ordinateurs

Canaux midi
A ne pas confondre avec les pistes d’enregistrement d’un séquenceur . La norme GM (general midi) comporte 16 canaux, le canal 10 est réservé aux percussions. Par contre, plusieurs pistes d’enregistrement peuvent avoir le même canal midi.

Claviers midi :
Ce type de claviers ne peut être joué seul, il a besoin d’un expander (banque de sonorités voir ci-après) soit d’un PC avec carte son (sorte d’expander) et un séquenceur. Seules les infos « midi » sont expédiées, telles que les notes, les vélocités (leur force), leur pression (channel pressure). Certains, plus complets, envoient la manette à effet (pitch bender), le modulateur et le changement de sonorité (program change)

Expander :
C’est un synthétiseur sans clavier. Il est commandé par des signaux « midi out » provenant du séquenceur. C’est donc une banque de sons auxquels le synthé ou l’ordinateur fait appel.

Echantillonneur :
C’est un module de sons muets (il n’y a pas de sons stockés à l’intérieur), mais il peut enregistrer et numériser des sons. C’est donc un véritable ordinateur. Il dispose de son propre système d’exploitation, d’une mémoire RAM, d’un lecteur de disquettes et parfois même d’un lecteur de CD-ROM. Grâce à une liaison midi on peut jouer ces sons enregistrés à l’aide d’un clavier midi.

Synthétiseur multi timbral :
C’est le seul type de synthé qui peut fonctionner avec un séquenceur car il a la particularité de pouvoir jouer de plusieurs instruments sur plusieurs canaux à la fois (généralement de 8 à 16). Il travaille soit en local, c’est-à-dire de manière autonome, soit assisté, c’est-à-dire que son clavier est déconnecté de sa banque de sonorités pour ne plus être dirigé que vers le clavier midi out. Le séquenceur fait cette liaison, ce qui permet au musicien d’entendre ce qu’il joue, tout en enregistrant.
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Wave table :
C’est le nom donné aux synthétiseurs qui ont en mémoire les sons qu’ils sont capables de reproduire. Ces sonorités sont des échantillons mémorisés issus de vrais instruments. Plus la mémoire qui leur est attribuée est grande, plus les sons sont riches.
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Exemples musicaux

Nous avons sélectionné quelques morceaux donnant un bon aperçu de ce que l'on peut tirer des 3 principaux instruments traditionnels à clavier. Vous les trouverez chez tous les bons disquaires ou dans les médiathèques.

Piano : Etude opus 10 n° 1, de Frédéric Chopin (19ème siècle).

Orgue : Passacaille en do mineur, de Jean-Sébastien Bach (18ème siècle).

Clavecin : Six pièces en sol mineur (d'après Lully), de Jean-Henri d'Anglebert (17ème siècle).
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Conclusion

En conclusion, on peut dire que le clavier est avant tout un intermédiaire entre le musicien et le son produit. Depuis des siècles des instruments à claviers sont présents dans beaucoup de cultures (égyptienne, européenne, etc…), mais ils ne cessent d’évoluer. Du clavecin et orgue au piano moderne, en passant par de nombreux instruments dérivés tels que l’épinette, le guide-chant, etc…les claviers permettent une grande richesse de sons par leur diversité. Les claviers traversent les âges et les époques, ils sont aujourd’hui numériques…Attendons de nouvelles technologies pour peut-être un jour voir des claviers de plus en plus originaux !

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Dossier réalisé par Yéléna, Maéva, Justine, Elodie et Emmanuelle
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